13 Octobre 2019
Il ne faisait pas beau en cet après midi d'octobre. La fine pluie médocaine nous fouettait le visage, le sable de la dune collait aux pieds, la mer, furieuse, se brisait sur la plage...
Nous les avons très vite aperçus... Alignés sur la crête, ils semblaient défier le temps, les hommes, le vent, le sable...
La batterie des Arros a été édifiée dès 1938 pour protéger l'entrée de l'estuaire de la Gironde. Protégée de l'érosion par d'astucieuses défenses marines: les piscines de Soulac, cette ligne reste intacte, témoin d'une Histoire qu'il ne faudrait pas oublier... Elle fut en 1941 et 1945 le théâtre de violents combats.
Les piscines ne doivent rien à la guerre... Il s'agit d'un dispositif de protection du littoral construit dès le début du XX° siècle. Ce dispositif joue à plein son rôle, encore aujourd'hui!!
Un homme, Jean-Paul Lescorce, consacre son énergie depuis des années à désensabler ces blockhaus, les fait visiter... Il dit avoir déblayé, à la brouette, 8000 m3 de sable depuis 20 ans...
D'autres blockhaus n'ont pas survécu aux dommages du temps, au travail d'érosion de la mer... Ils semblent avoir été construit pour défendre... pas pour durer! Construits pendant la deuxième guerre mondiale, ils devaient protéger l'Europe d'une invasion ennemie. On en retrouve le long de la côte du Médoc, sur les plages, dans l'eau, envahis par le sable... Mais aussi tout le long des côtes ouest de l'Europe...
Leçon d'histoire, leçon d'humilité... Il me faut, aussi, rendre hommage aux hommes qui ont, sous la contrainte pour la grande majorité, contribué à édifier ce qui reste maintenant le témoignage d'une époque de haine et de violence.